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Je ne peux plus me taire.

J’ai longtemps hésité à prendre la parole. Parce que les mots sont fragiles. Parce que sur ce sujet, tout semble piégé. Parce qu’il est difficile de dire quelque chose sans qu’aussitôt on vous réduise à un camp, à une caricature, à une ignorance.

Mais il y a un moment où le silence devient une forme de lâcheté. Et ce moment est arrivé, largement dépassé même.

Ce que je vois, ce que nous voyons toustes, ce sont des civils écrasés. Des enfants affamés. Des hôpitaux détruits. Des femmes ciblées, humiliées, tuées. Une population entière, privée d’eau, de nourriture, de soins, de refuge. Jour après jour. Mois après mois. Jusqu’à ne plus pouvoir détourner les yeux.

Je ne suis pas naïve. Je ne crois pas aux récits simplistes. Je ne pense pas qu’un peuple soit tout entier coupable ou tout entier innocent. Je sais la complexité de cette terre, l’histoire imbriquée des douleurs, des oppressions, des violences. Je sais les peurs, les trahisons, les crimes commis dans tous les sens. Mais ce que je vois aujourd’hui, c’est une intention délibérée d’exterminer un peuple. Par les bombes. Par la famine. Par l’enfermement.

C’est un génocide. Et le monde regarde.

Je pense à ces parents, de chaque côté du mur, qui serrent leur enfant contre iels en priant pour qu’iel survive une nuit de plus. À ces femmes devenues cibles, instruments de guerre. À ces enfants, otages d’une brutalité qu’ils ne comprennent même pas.

Être soi-même héritier d’un peuple persécuté ne protège pas de devenir, un jour, le persécuteur. L’histoire ne sanctifie personne. Elle nous rend responsables. Et quand ceux qui ont connu l’horreur infligent à d’autres ce même traitement inhumain, alors quelque chose se brise profondément.

Ce que je dis n’est pas contre un peuple. C’est contre un pouvoir. Contre une idéologie de domination, de punition collective, de haine. Et contre l’indifférence.

Je ne prĂ©tends pas dĂ©tenir la solution. je me sais totalement impuissante, et cela ne fait qu’aggraver mon dĂ©sarroi. Mais je sais ce qui n’est pas acceptable. Et ce qui se passe Ă  Gaza, aujourd’hui, n’est pas acceptable.

Cela doit cesser. C’est une urgence vitale.

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